jeudi 17 juin 2010

Evil.



Tes jarretelles qui apparaissent à chaque mouvement de tes longues jambes, ombrées du noir de tes bas.
Tes doigts que tu passes maladroitement sur tes lèvres suaves et rougies de désir.
Le moindre de tes gestes qui brise le silence, comme le bruit de ton chemisier qui craque.
Une envie qu'on retient, qui grandit, qui implose bientôt.
Un battement de cils, lent et gracieux, lors d'une bruyante inspiration.
Inconfortablement assise, vêtue d'un tailleur sombre, gris peut-être. Qui épouse parfaitement les courbes de tes hanches.
Une main qui se mélange au noir de jais de tes mèches. Qui laisse apparaître les formes de ton cou, de ta gorge qui déglutit doucement.
Ce parfum qui coure jusqu'à mes narines, qui éveille l'appétit.
Appétit de ta silhouette, du rosée de ta chair. Du sang qui palpite, qui bat le rythme du chant de la tentation.
Tel un fruit défendu, dérobé, qu'on désire croquer en secret.
Tu es la Pomme d'Adam, affriolante victime de l'appétit d'un homme.

Piano.

Death.

Décortiquons l'instant de ma mort. Elle parlait. Elle criait en fait. Ce n'était qu'une petite dispute, de rien du tout. Ça s'était juste aggravé...
Je ne savais même plus comment elle avait commencé. Peut-être à cause du boulot ou de mon ex qui avait rappelé. On s'énervait toujours pour un rien.
Mais cette fois, ça avait démarré si vite et ça se dégradait, encore et encore. On se jetait des mots comme nos beaux souvenirs qui s'éclataient autour de nous, comme on balance des vases en porcelaine.
"Cette nuit-là, j'ai simulé!", "Et moi, il y a deux semaines, je suis allé au bar en te disant que je devais rester au bureau!". Plus ou moins ce genre de propos.
Et puis Elle mit la main sur le revolver. Je l'avais vu arriver mais c'était comme si les mots coulaient tous seuls. Un flot de reproches inondait maintenant la pièce.
Je la vit dégainer et charger. Et puis ce fut le bruit métallique de la détente. "Je ne t'aime plus!". Elle l'avait dit plusieurs fois auparavant, mais cette fois c'était différent.
La décharge résonnante. Comme si ses mots retentissaient de vérité. Et puis elle a tiré en rafale, comme avec un automatique. "Il n'y a plus rien entre Nous! Je te hais!". Ses mots fusaient comme des balles.
Elles pourfendaient l'air, comme au ralenti. Elles traversaient la pièce droit vers moi.
On dit qu'on voit sa vie défiler dans ces cas-là, moi j'ai vu la Nôtre.
Nos baisers, nos promesses, notre première rencontre, tous les mots qui ont marqué notre Amour qu'on jurait éternel. Et les balles m'ont transpercé la peau, elle sont venues cribler mon cœur.
Il y eut quelques secondes de silence après le coup de feu. Elle m'observait abasourdie, bouche ouverte, pistolet fumant. Je m'écroulais sur le parquet, notre parquet. Celui qu'on avait commandé, ensemble.
Je portais les mains à ma poitrine qui saignait déjà. Je te portais un dernier regard, emplit de larmes, et tu t'es précipitée vers moi. Tu m'as secoué en pleurant, en me jurant que ce n'était rien, que tout allait s'arranger.
Mais c'était déjà trop tard. J'étais blessé, mourant sur le sol. C'était mes derniers instants de vie, notre fin à Nous.

Lack.

Je crois que j'ai besoin d'aide.
Quelqu'un qui puisse aller jusqu'au fond, y enlever tout le mal qui s'y est installé.
Quelqu'un qui puisse me guérir. De toute cette fausseté, de tout ce désespoir, de ces désillusions qui se succèdent, jour après jour.
Je crois que j'ai besoin d'aide.