vendredi 26 novembre 2010

Fake.

Le sol est froid, sous mes pieds nus. Comme chaque goutte glaciale qui coule sur ma peau et en brûle l'épiderme.
Les regards se tournent lorsque le moteur trouble le silence de la rue déserte.
Rouges, jaunes, orangées. Les derniers luminaires se mélangent harmonieusement dans le reflet des nappes d'eau de la pluie passée. Comme de l'encre qu'on aurait laissé couler sur la chaussée.
Je ne sais pas trop pourquoi avoir quitté cette fête si bien orchestrée. Tout y était beau, des invités jusqu'aux verres de cristal qui tintaient joyeusement.
J'avais pourtant l'étrange impression de suffoquer. Comme si les murs se rapprochaient soudainement, tout autour de ces faux-semblants, ces sourires trompeurs et ce simulacre de bonheur aguicheur.
Je me suis précipité vers la sortie de secours, la bise hostile venue fouetter mes joues et mes moindres centimètres de peau découverte.
Je ne sais pas si c'est la folie ou l'urgence de l'étouffement qui me fit détacher cette cravate étroite et la chemise cintrée, parfaitement bien repassée. Le torse dévêtu, offrant la moindre parcelle de mon corps à ce froid saisissant. J'ai fini par sentir quelque chose de vrai.

lundi 1 novembre 2010

Through.

J'ai l'impression d'avoir retrouvé l'usage de mes membres. Comme après une longue rééducation, suite à un grave accident. Je recommence à respirer sans trop de douleur. C'est le mal qui s'atténue, chaque jour un peu plus.
Lors du crash, mes os s'étaient brisés comme de vulgaires petites brindilles sous le poids d'un pas.
Laissé pour mort, face contre terre. Circulez, il n'y a rien à voir.
J'ai dû m'appliquer à me relever. J'ai rampé d'abord, abattu par ce mal de l'être qui continuait de s'épandre. J'ai voulu mourir, soulager un peu cette souffrance par le plus bas des moyens.
Puis il y eut l'étape du déni. J'ai refusé de me remettre à goûter la vie, rejeté l'idée d'un futur possible. Mais comme le temps fait si sûrement son œuvre, l'existence est devenue moins pénible. La douleur s'est doucement atténuée et ce fût la rechute. Comme une dangereuse amie qu'on s'était fait, une peine qu'on avait fini par affectionner. Substitue au ressenti d'antan.
Entrainée à la perte, on a finit par se remettre à marcher, sans trop de mal. Souffrant désormais plus la peur que la peine en elle-même.
On a jeté un coup d'œil en arrière, cela n'avait été qu'un simple accident. Semblable à celui de 294 individus par jour. Je m'étais remis à vivre, à éprouver du plaisir à la chose.
C'était tragique, terrible, inattendu, brutal, désespérant, pénible, sombre, atroce et violent.
On s'en remet.

You! - I hate You!

mercredi 22 septembre 2010

Loser.

Les lumières sont aveuglantes. Le bruit, assourdissant. L'air, irrespirable.
Bang-bang, dans mon crâne. Les yeux vitreux, je déambule entre les corps agités, transpirants. Je marque un arrêt sur ces longues jambes dénudés. Je ne sais si c'est l'alcool ou la drogue qui les rend si attirantes, mais je n'ai qu'une seule envie, pouvoir passer ma main sur cette chair, déchirer le peu d'habits qui la couvre.
Bang-bang, dans mon crâne. J'ai besoin d'air, tant pis pour la fille.
Je bouscule encore quelques épaules, serre les mâchoires, déterminé à m'échapper de cette messe de corps secoués.
Un pas de travers et c'est la chute. J'essaie d'hurler lorsqu'un talon vient s'écraser sur mes doigts. J'arrive tant bien que mal à me relever. Ma main saigne, mais la vodka a suffit à anesthésié le moindre de mes sens. Je suis invincible.
J'ai rarement été aussi saoul. Je pourrais raconter à mes amis, combien de verres j'ai ingurgité, combien de lignes j'ai sniffé, combien de fesses j'ai pu toucher.
Bang-bang, dans mon crâne. Mon estomac commence à tourner. C'est une affaire de mental, je ne dois pas vomir.
J'arrive enfin jusqu'à la sortie. J'ai réussi. Et sans vomir. Je suis arrivé à bout de cette soirée d'excès, à célébrer. Célébrer quoi, d'ailleurs? Ma vie.
Je fais pas grand chose de ma vie, quand j'y pense. J'ai eu mon bac, c'est l'essentiel. Depuis, je branle rien. Ou plutôt beaucoup, quand les copines ne sont pas là. J'appelle des copains, on fume des joints, on rigole bien. Je joue à la console et j'avais commencé à apprendre à jouer de la guitare aussi. Il paraît que ça fait tomber les filles. Mais j'ai abandonné, j'ai plus trop le temps en ce moment. Je me lève tard et me couche tard. Mais j'aurais tout le temps d'apprendre plus tard. Je serais riche d'ailleurs, j'aurais une belle femme et un bon boulot. Ce sera ça ma vie, plus tard.
Ma vie, que je noie dans la boisson, la coke ou autre chose. Tant pis, je profite.
J'ai du mal à me rappeler si la fille que j'ai embrassé était belle. Tout devient trouble, comme la lumière des lampadaires qui suivent mes pas. J'habite pas très loin. J'espère que je ne vais pas réveiller mes parents, ils sont assez chiants en ce moment.
Ma maison est juste là. De l'autre côté de la chaussée.
Un bruit sourd et une violente collision.
Bang-bang. Dans mon crâne.
J'ai mal. Un peu partout. J'ai du tomber, je n'ai pas les idées très claires.
Un liquide amer et chaud coule de ma bouche. Merde. J'espère que je n'ai pas vomi.
Vomir, c'est pour les faibles, les losers. Je suis pas un loser.
Mes paupières sont lourdes et j'ai froid. J'ai l'impression que quelqu'un me secoue.
Ce n'est pas grave, ça ira mieux demain...

C'est l'histoire d'un mec qui crève. Sans raison, sans morale.
Comme ça.

mardi 31 août 2010

And there will be a price.

Laissons-nous aller aux futilités.
Le temps d'une nuit, le temps d'un été,
Comme si on faisait fi de la réalité.
Laissons-nous aller aux futilités.
Le temps d'un instant, le temps d'une soirée,
Comme si on fuyait tous cette réalité.
Quelques brûlantes gorgées,
Quelques fumantes bouffées.
Laissons-nous aller jusqu'à tout oublier.
Nos soucis, nos peines, et la triste vérité.
Que nous ne sommes guère plus que des pantins désarticulés,
Laissés pour compte en état d'ébriété.
Laissons-nous tous aller à ce jeu sans regrets.
Jusqu'à finir étendus, misérables sur le pavé.
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune once de sincérité.
Laissons-nous aller aux futilités.
Jusqu'à ce qu'elle nous rattrape, cette dure vérité...

Sin.

Quote.

"Ils l'avaient enfermé dans une ferme, à la cave. Depuis quand, allez savoir - mais ça ne pourrait plus durer très longtemps. Il avait à peu près mon âge, ma taille, probablement mon poids aussi, du moins avant qu'ils le privent de nourriture. il s'appelait Ricky, disaient-ils, il venait du Minnesota. [...] Aujourd'hui, il se sentait très mal; sans doute parce qu'il avait surtout réussi à se retrouver nu dans le cellier d'un endroit inconnu, dans un pays inconnu, avec des inconnus qui l'étudiaient, lui tapaient dessus chacun son tour. Je sais qu'au fond de sa tête il se rappelait un millier de films, dans lequel le héros, pieds et poings liés comme lui, relève le menton avec un sourire provocateur et dit à ses bourreaux d'aller se faire foutre. Comme des millions d'autres adolescents, il avait appris dans les salles obscures comment les hommes se comportent dans l'adversité. D'abord ils subissent; ensuite ils se vengent.
Mais comme Ricky n'était pas très malin - il lui manquait deux couilles pour baiser un porc, comme on dirait peut-être dans le Minnesota -, il avait négligé certains avantages dont profitent les dieux de la pellicule. En réalité, il n'y en a qu'un mais il est fondamental. A savoir qu'ils vivent dans la fiction. Car, honnêtement, c'est bidon, leurs histoires.
Navré de dissiper vos illusions chéries, mais les hommes dans sa situation n'envoient pas leurs geôliers se faire foutre. Ils ne font pas de sourires provocants, ils ne crachent dans l'oeil de personne et jamais, au grand jamais, ils ne se libèrent d'un violent coup de reins. Non, ils restent figés, ils tremblent, ils pleurent et, littéralement, ils appellent maman. Leur nez coule, leurs jambes vacillent, ils gémissent. Ainsi sont les hommes, tous les hommes, et voici la vraie vie.
Désolé, mais c'est comme ça."

samedi 21 août 2010

Fear.

J'ai revu mes albums. J'en ai tourné jusqu'à la dernière page. Je me suis vu gosse, la coupe au bol, encore innocent avec l'amoureuse du moment. Amélie, ou Marine peut-être... J'ai vu mes premières vacances à la mer, les étincelles dans mes yeux, mes longues mèches platines qui venaient les gêner. Mon premier "meilleur ami", ma première Nintendo, les bougies qui ne s'éteignaient pas sur mon 8e gâteau d'anniversaire. Je me suis rappelé de ma Maman, de ses câlins comme de ses fessées. Puis, ça s'accélère... Mon premier vrai baiser, mon premier zéro, ma première cuite. Toi. Mon unique Amour, avec mes espoirs et mes peines. Comme un film en diapositives, qui semble s'être arrêté un peu plus longtemps sur une image. Une nouvelle accélération. Tout un tas de gens, de visages qu'on oublie sans le vouloir. Comme si le temps nous manquait pour toutes ces choses que l'on regrette. Et puis je me suis demandé à quoi ça nous menait. Je me suis demandé s'il y avait un sens à toutes ces vies qui se croisent, s'emmêlent et s'abandonnent. J'ai repensé à cette petite bouille blonde, à ce qu'elle était devenue aujourd'hui. Et c'est là que j'ai perdu toutes mes certitudes, tout le semblant d'assurance que je croyais béton. Je me suis posé la vraie question, la question qui fait peur, celle qu'on préfère penser ridicule, celle qui demande un sens à nos vies.

jeudi 17 juin 2010

Evil.



Tes jarretelles qui apparaissent à chaque mouvement de tes longues jambes, ombrées du noir de tes bas.
Tes doigts que tu passes maladroitement sur tes lèvres suaves et rougies de désir.
Le moindre de tes gestes qui brise le silence, comme le bruit de ton chemisier qui craque.
Une envie qu'on retient, qui grandit, qui implose bientôt.
Un battement de cils, lent et gracieux, lors d'une bruyante inspiration.
Inconfortablement assise, vêtue d'un tailleur sombre, gris peut-être. Qui épouse parfaitement les courbes de tes hanches.
Une main qui se mélange au noir de jais de tes mèches. Qui laisse apparaître les formes de ton cou, de ta gorge qui déglutit doucement.
Ce parfum qui coure jusqu'à mes narines, qui éveille l'appétit.
Appétit de ta silhouette, du rosée de ta chair. Du sang qui palpite, qui bat le rythme du chant de la tentation.
Tel un fruit défendu, dérobé, qu'on désire croquer en secret.
Tu es la Pomme d'Adam, affriolante victime de l'appétit d'un homme.

Piano.

Death.

Décortiquons l'instant de ma mort. Elle parlait. Elle criait en fait. Ce n'était qu'une petite dispute, de rien du tout. Ça s'était juste aggravé...
Je ne savais même plus comment elle avait commencé. Peut-être à cause du boulot ou de mon ex qui avait rappelé. On s'énervait toujours pour un rien.
Mais cette fois, ça avait démarré si vite et ça se dégradait, encore et encore. On se jetait des mots comme nos beaux souvenirs qui s'éclataient autour de nous, comme on balance des vases en porcelaine.
"Cette nuit-là, j'ai simulé!", "Et moi, il y a deux semaines, je suis allé au bar en te disant que je devais rester au bureau!". Plus ou moins ce genre de propos.
Et puis Elle mit la main sur le revolver. Je l'avais vu arriver mais c'était comme si les mots coulaient tous seuls. Un flot de reproches inondait maintenant la pièce.
Je la vit dégainer et charger. Et puis ce fut le bruit métallique de la détente. "Je ne t'aime plus!". Elle l'avait dit plusieurs fois auparavant, mais cette fois c'était différent.
La décharge résonnante. Comme si ses mots retentissaient de vérité. Et puis elle a tiré en rafale, comme avec un automatique. "Il n'y a plus rien entre Nous! Je te hais!". Ses mots fusaient comme des balles.
Elles pourfendaient l'air, comme au ralenti. Elles traversaient la pièce droit vers moi.
On dit qu'on voit sa vie défiler dans ces cas-là, moi j'ai vu la Nôtre.
Nos baisers, nos promesses, notre première rencontre, tous les mots qui ont marqué notre Amour qu'on jurait éternel. Et les balles m'ont transpercé la peau, elle sont venues cribler mon cœur.
Il y eut quelques secondes de silence après le coup de feu. Elle m'observait abasourdie, bouche ouverte, pistolet fumant. Je m'écroulais sur le parquet, notre parquet. Celui qu'on avait commandé, ensemble.
Je portais les mains à ma poitrine qui saignait déjà. Je te portais un dernier regard, emplit de larmes, et tu t'es précipitée vers moi. Tu m'as secoué en pleurant, en me jurant que ce n'était rien, que tout allait s'arranger.
Mais c'était déjà trop tard. J'étais blessé, mourant sur le sol. C'était mes derniers instants de vie, notre fin à Nous.

Lack.

Je crois que j'ai besoin d'aide.
Quelqu'un qui puisse aller jusqu'au fond, y enlever tout le mal qui s'y est installé.
Quelqu'un qui puisse me guérir. De toute cette fausseté, de tout ce désespoir, de ces désillusions qui se succèdent, jour après jour.
Je crois que j'ai besoin d'aide.

dimanche 16 mai 2010

Poison lips.


Stateless - Bloodstream

Comme une drogue qui s'insinue langoureusement dans mes veines, c'est l'opium de ta passion qui contamine mon sang. Je goute au poison de tes lèvres, à la fièvre de tes doigts qui m'enserrent.
Comme une proie livrée à son sort, prisonnier de ta bouche qui coure sur mon cou. Empreint au rouge Carmin, j'embrasse le désir qui m'envahit. Se sentir vriller sous l'emprise de tes regards lascifs, douce victime de la catalepsie. Tension syndromique, enfer de Stockholm.
Ma peau qui se consume sous le passage de tes mains. Nos souffles qui s'entremêlent, je cède à l'ivresse de ce plaisir tortionnaire.


vendredi 16 avril 2010

Porcelain.



Un pas. Deux. Trois. Étranger vagabond, contraint à la marche.
Un pas. Deux. Trois...
Poussé par les vagues de passants, comme une bouteille à la mer. Victime du mouvement des foules, comme seul étranger à la course des autres.
Je m'appelle John Doe.
Les costumes se bousculent, sous le bruit fracas de leurs chaussures qui claquent sur le sol. Les fumées s'échappent de l'arrière des voitures et s'évanouissent dans le gris de la ville. Ce gris, sous toute ses nuances, des grands immeubles jusqu'au ciel nuageux. Ce bourdonnement constant, expérience du chaos des sons environnants. Et cette fumée. Ces vapeurs qui courent jusqu'à mes narines, s'insinuent jusque dans mes poumons, s'appliquent à l'asphyxie.
Cette étrange impression qui s'empare de tout mon être. Cette solitude plongée dans la multitude.
Le sentiment d'être seul au milieu de tous, étranger à cette course folle.
Les gens se bousculent, comme des pantins dirigés par un mystérieux marionnettiste. Ils semblent tous animés de ce désir d'avancer, assurés dans leur course paraissant certains de sa finalité. L'un coure à ma gauche, un autre dans le sens opposé. Comme si chacun était bien conscient de sa place dans cet extraordinaire désordre apparent. Comme si toute cette confusion avait finalement un sens bien défini.
J'essaie de me mêler à la foule, de suivre un courant. Mais ce bruit est assourdissant, cet air irrespirable, et le pas trop pressé. Je me perds dans cette agitation, certain de rien. Étranger à tous ces passants, à cette ville et à ce sol que je foule de mes pieds. Étranger à ce monde, à la vie qui s'écoule entre tous ces costumes qui se bousculent.
Je m'appelle John Doe. Simple ignorant de ma destination.

jeudi 8 avril 2010

Can't hold on.

Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry. Cry.

samedi 27 mars 2010

Desire.



Un doigt sur tes hanches. Il parcoure ta cuisse, remonte au sommet des fesses. Il s'évanouit dans la chute de tes reins. Il coure sur ton échine, marque un arrêt sur le haut d'une épaule et se laisse glisser dans le creux de ton cou. Il passe sur tes seins, épouse chaque courbe de ton corps et tourne autour de ton nombril. Il joue dans le bas de ton ventre et revient vers ta nuque. Il se noie dans l'entrelacs de tes boucles dorées, passe sur tes lèvres et effleure tes pommettes, jusqu'à ce qu'il finisse par croiser ton regard.
Tes yeux. Bruns, noisettes ou verts. Ils se referment sous le poids du passage de mes doigts.
Comme ton souffle irrégulier, qui s'entremêle au mien le temps d'un baiser. Comme nos corps qui se rapprochent, lentement, inexorablement. Comme le frisson qui parcoure nos peaux, à leurs contacts. Ce vertige qui éprend nos sens l'espace d'une étreinte. La volupté qui imprègne chacun de nos mouvements. La sensation de ne faire plus qu'un avec le monde.

mardi 23 mars 2010

Plastic people.


Ce n'est pas comme si Notre Amour n'était qu'un mensonge. Non, ce n'est pas comme si tout ce que tu m'avais murmuré était faux. Tout comme tes baisers, au creux du cou, tu sais ceux qui sont tout doux et qui me procuraient milles frissons... Ce n'est pas comme si tous tes regards n'étaient maintenant plus qu'un souvenir douloureux. Comme cette petite plaie qu'on a à la lèvre, celle qui met du temps à cicatriser puisqu'on ne cesse d'y passer la langue.
Tu sais, j'y ai vraiment cru pour Nous deux. Toutes ces heures à penser à Toi, le sourire aux lèvres, les yeux à demi-clos. J'espérais que pour Toi aussi c'était vrai. Qu'on serait un peu comme l'exception à la règle de tous ces faux-amours. Je nous voyais déjà la bague au doigt, m'imaginant secrètement qu'on regarderait des films sur le canapé qu'on aurait acheté ensemble à Ikéa. Ou toutes les fois où on aurait fait l'amour dans des lieux interdits, l'éclat de tes rires brisant le silence de ma solitude. On aurait beaucoup voyagé et j'aurais prit des photos de tes cheveux, de tes mains, de tout ton corps que je trouvais si parfait. C'est un peu comme si tu avais été la seule personne avec qui j'aurais aimé m'ennuyer. Comme si nous étions comme ces chansons fluettes, douces et légères. Celles qui naissent un beau jour printanier, avec quelques accords de guitare et une petite voix fragile. Celles qui nous collent un sourire aux lèvres, qui nous donnent l'illusion d'être heureux. Tu vois, je nous imaginais comme ça moi. On aurait été invincible à deux, défiant le monde entier dans un baiser. C'est un peu comme si l'herbe était plus verte à tes côtés, comme si ton parfum n'était plus que l'air que je respirais. J'étais prêt à te donner mes épaules pour étouffer tes plus grosses peines, à t'accompagner de ma main pour tes plus grandes joies.
Ce n'est pas comme si tout cela ne se réalisera pas désormais. Ce n'est pas non plus comme si c'était vraiment la fin pour Nous. Non, j'aurais espéré que cela ne soit pas le cas...

dimanche 14 mars 2010

Tu me manques.


Je ne sais pas si c'était très prudent de te laisser entrer.
C'est comme si je ne t'avais laissé qu'une petite place dans une grande pièce remplie de choses.
Tu avais commencé par y laisser tes bagages. D'abord ce fut temporaire, dans le creux d'un sourire. Puis tu t'es doucement installée, entre deux regards, t'appropriant le moindre recoin. Et tu as tout fait volé. Lors d'un baiser, tu as mis en pièce tout ce que les autres avaient laissé. Ne donnant plus de sens à cette pièce que par ta présence. Tu étais belle avec moi, comme si le monde ne tournait plus qu'autour de Nous.
Et tu as quitté les lieux...
Sans prévenir, sans un mot à ton départ. Tu es partie un matin, comme un discret passager qui s'éclipse lorsque la nuit est finie. Et tu as tout laissé, jusqu'au moindre souvenir. Du jour au lendemain, tu étais portée disparue.
J'étais seul et laissé-pour-compte. Ton parfum, prisonnier de ces murs, secouaient maintenant mes entrailles. Le seul fait de te savoir autre part enflammait mes souffrances, comme on jette de l'huile sur le feu.
Je n'ai rien touché, comme s'il restait un peu de Toi, un peu de tout ce qu'on a été. Alors je ne fais plus qu'espérer, un jour que tu me reviennes.
Et même si mes yeux ne te voient plus, mes oreilles ne t'entendent plus, tu es là. Tout le temps, auprès de mes pensées.

Come Back When You Can - Barcelona

La peur au ventre.

C'est le sentiment d'éveil. Lorsque le réel nous attrape les pieds, arrachés à la douceur de nos songes. Contraint à trouver des réponses, en donnant à nos vies le sens qu'on lui cherche.
La sensation d'être témoin du changement. Réduit à subir le changement, à souffrir la mort de chaque instant. La fin d'une seconde, d'un soupir, d'un baiser, d'une étreinte. La fin de nos peines ou celle de nos joies. La fin d'un amour qu'on jurait pour toujours.
Perdu quelque part, entre le bruit du monde et le silence de mes pensées.

mardi 9 mars 2010

.

J'ai toujours crut que je voulais une vie à la Skins. Des amis torturés, un brin déjantés. Du sexe, de la drogue et un look rock'n'roll. J'ai toujours crut qu'être en échec scolaire était beaucoup plus cool que de passer pour un intello. Mais j'emmerde tout ça. J'emmerde vos soirées supposées cool, j'emmerde tes amis les dérangés, j'emmerde la drogue et le sexe sans sentiment. Il n'y a rien de bien dans tout ce que vous faites. Je vous souhaite tout le malheur du monde, que vous finissiez sans rien, en dessous d'un pont, avec de la drogue et des putes à proximité, ce que vous avez toujours aimé. Vous pouvez aller crever.

lundi 18 janvier 2010

Naissance du regret.


Mon Amour, je crois bien que c'est la fin. Tu sais bien que tout va mal. On ne s'aime peut-être plus, ou probablement trop. J'ai envie de me dire qu'il nous reste de l'espoir, laisser languir le temps, encore un peu, juste un instant. On dit que toutes les bonnes choses ont une fin, peut-être est-ce la nôtre? Notre fin à Nous. Et tu me laisseras seul, livré à moi-même. J'essaierai de noyer ma douleur, l'illusion de l'étouffer juste un moment. Mais elle est déjà là, je la sens, bouillonnante. Elle est prête à se libérer. C'est sûrement le trop plein d'amour que tu m'as laissé, qui doucement se transforme. Je t'avais promit milles choses mais j'ai peur d'être un menteur. C'est comme l'édifice de mon âme qui s'effondre. Tout ce qu'on aura construit, réduit à néant, en l'espace d'un instant, le temps de quelques mots. Pourquoi ça me fait déjà mal? Tu es là, devant moi, et tu t'éloignes. Comme si la terre se déchirait au travers d'un dernier regard. Je te sens loin déjà. Comme ayant arraché la mémoire d'un étranger. Tu sais comme j'ai pu être heureux à tes côtés, comme le soleil ne brillait plus que sur Nous. Je peux te faire une dernière promesse, celle de te garder toujours au fond de mes entrailles. Ça me fera mal parfois, ce sera même constant au tout début, mais je ne te laisserais pas partir comme ça. Je chérirais ton souvenir de mes plus belles larmes. Je maudirai le temps de dérober la vérité de nos moments partagés. Mon Amour, je crois bien que c'est la fin, ou le début d'autre chose...