vendredi 16 avril 2010

Porcelain.



Un pas. Deux. Trois. Étranger vagabond, contraint à la marche.
Un pas. Deux. Trois...
Poussé par les vagues de passants, comme une bouteille à la mer. Victime du mouvement des foules, comme seul étranger à la course des autres.
Je m'appelle John Doe.
Les costumes se bousculent, sous le bruit fracas de leurs chaussures qui claquent sur le sol. Les fumées s'échappent de l'arrière des voitures et s'évanouissent dans le gris de la ville. Ce gris, sous toute ses nuances, des grands immeubles jusqu'au ciel nuageux. Ce bourdonnement constant, expérience du chaos des sons environnants. Et cette fumée. Ces vapeurs qui courent jusqu'à mes narines, s'insinuent jusque dans mes poumons, s'appliquent à l'asphyxie.
Cette étrange impression qui s'empare de tout mon être. Cette solitude plongée dans la multitude.
Le sentiment d'être seul au milieu de tous, étranger à cette course folle.
Les gens se bousculent, comme des pantins dirigés par un mystérieux marionnettiste. Ils semblent tous animés de ce désir d'avancer, assurés dans leur course paraissant certains de sa finalité. L'un coure à ma gauche, un autre dans le sens opposé. Comme si chacun était bien conscient de sa place dans cet extraordinaire désordre apparent. Comme si toute cette confusion avait finalement un sens bien défini.
J'essaie de me mêler à la foule, de suivre un courant. Mais ce bruit est assourdissant, cet air irrespirable, et le pas trop pressé. Je me perds dans cette agitation, certain de rien. Étranger à tous ces passants, à cette ville et à ce sol que je foule de mes pieds. Étranger à ce monde, à la vie qui s'écoule entre tous ces costumes qui se bousculent.
Je m'appelle John Doe. Simple ignorant de ma destination.

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