lundi 1 novembre 2010

Through.

J'ai l'impression d'avoir retrouvé l'usage de mes membres. Comme après une longue rééducation, suite à un grave accident. Je recommence à respirer sans trop de douleur. C'est le mal qui s'atténue, chaque jour un peu plus.
Lors du crash, mes os s'étaient brisés comme de vulgaires petites brindilles sous le poids d'un pas.
Laissé pour mort, face contre terre. Circulez, il n'y a rien à voir.
J'ai dû m'appliquer à me relever. J'ai rampé d'abord, abattu par ce mal de l'être qui continuait de s'épandre. J'ai voulu mourir, soulager un peu cette souffrance par le plus bas des moyens.
Puis il y eut l'étape du déni. J'ai refusé de me remettre à goûter la vie, rejeté l'idée d'un futur possible. Mais comme le temps fait si sûrement son œuvre, l'existence est devenue moins pénible. La douleur s'est doucement atténuée et ce fût la rechute. Comme une dangereuse amie qu'on s'était fait, une peine qu'on avait fini par affectionner. Substitue au ressenti d'antan.
Entrainée à la perte, on a finit par se remettre à marcher, sans trop de mal. Souffrant désormais plus la peur que la peine en elle-même.
On a jeté un coup d'œil en arrière, cela n'avait été qu'un simple accident. Semblable à celui de 294 individus par jour. Je m'étais remis à vivre, à éprouver du plaisir à la chose.
C'était tragique, terrible, inattendu, brutal, désespérant, pénible, sombre, atroce et violent.
On s'en remet.

You! - I hate You!

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