vendredi 26 novembre 2010

Fake.

Le sol est froid, sous mes pieds nus. Comme chaque goutte glaciale qui coule sur ma peau et en brûle l'épiderme.
Les regards se tournent lorsque le moteur trouble le silence de la rue déserte.
Rouges, jaunes, orangées. Les derniers luminaires se mélangent harmonieusement dans le reflet des nappes d'eau de la pluie passée. Comme de l'encre qu'on aurait laissé couler sur la chaussée.
Je ne sais pas trop pourquoi avoir quitté cette fête si bien orchestrée. Tout y était beau, des invités jusqu'aux verres de cristal qui tintaient joyeusement.
J'avais pourtant l'étrange impression de suffoquer. Comme si les murs se rapprochaient soudainement, tout autour de ces faux-semblants, ces sourires trompeurs et ce simulacre de bonheur aguicheur.
Je me suis précipité vers la sortie de secours, la bise hostile venue fouetter mes joues et mes moindres centimètres de peau découverte.
Je ne sais pas si c'est la folie ou l'urgence de l'étouffement qui me fit détacher cette cravate étroite et la chemise cintrée, parfaitement bien repassée. Le torse dévêtu, offrant la moindre parcelle de mon corps à ce froid saisissant. J'ai fini par sentir quelque chose de vrai.

2 commentaires:

  1. Tu écris vraiment bien. J'aurais envie de goûter à ce froid

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  2. La souffrance a ça de bien qu'elle me rappelle que je suis en vie. C'est un joli retour, une froide et tendre beauté.

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